L’enfant intérieur

L’enfant intérieur

“Prendre soin de l’enfant intérieur – Faire la paix avec soi” de Thich Nhat Hanh

Je trouve l’introduction de ce livre tellement bien rédigée, aussi ne sachant pas comment reformuler mieux, j’ai préféré vous partager directement cet extrait. Thich Nhat Hanh est maître bouddhiste vietnamien. Il a été soutenu par Martin Luther King en personne pour le prix Nobel de la Paix en 1967. Depuis les années 80, il vit en Dordogne où il a fondé le village des pruniers, lieu où il propose des retraites et séminaire autour de l’enfant intérieur et la paix intérieur.

En chacun de nous se trouve un enfant qui souffre. Nous avons tous connu des périodes difficiles et beaucoup d’entre nous ont été fortement perturbés durant l’enfance.Pour nous protéger de toute souffrance, la seule solution que nous ayans trouvée a été d’oublier ces épisodes douloureux. Chaque fois que la douleur se réveille, cette sensation nous est si insupportable que nous refoulons nos sentiments et nos souvenirs au plus profond de nous de notre inconscient. À tel point que nous pouvons passer des années et des années à négliger cet enfant blessé.e.

Pourtant, ce n’est pas parce que nous l’ignorons que l’enfant n’est pas là. L’enfant blessé est toujours là, et il essaie d’attirer notre attention. Il se manifeste comme il peut : “Je suis là, je suis là. Tu ne peux pas m’ignorer, tu ne peux pas me fuir.” Désireux d’atténuer notre peine, nous refusons de l’entendre, et nous nous en tenons aussi éloignés que possible. En vain, car cette fuite ne met pas fin à notre souffrance ; bien au contraire, elle ne fait que la prolonger.

L’enfant blessé à besoin de soins et d’amour mais nous les lui refusons. La douleur et le chagrin qui nous habitent semblent insurmontables, et, effrayés par toute cette souffrance, nous la fuyons. Même si nous en avons le temps, nous ne revenons pas en nous-même par peur de la confronter. Nous nous perdons dans une quête permanente de divertissements (télévision, cinéma, activités mondaines, alcool, drogues) parce que nous ne voulons plus faire l’expérience de toute cette souffrance.

L’enfant blessé est là et nous ne le savons même pas. C’est une réalité, mais nous ne pouvons pas la voir. Cette incapacité est une forme d’ignorance. Cet enfant a été sévèrement blessé. Il a vraiment besoin que nous revenions vers lui pour en prendre soin. Et, malgré tout, nous nous détournons de lui.

L’ignorance infuse chaque cellule de notre corps et notre conscience, telle une goutte d’encre diluée dans un verre d’eau. Cette ignorance nous empêche de voir la réalité ; elle nous pousse à faire des choses idiotes qui nous font souffrir encore plus, tout en blessant encore et encore notre enfant intérieur.

Mais l’enfant blessé est lui aussi dans chacune de nos cellules. Il n’y en a pas une seule qui ne le porte en elle. Nul besoin de regarder loin dans le passé pour le trouver. Il suffit d’y être attentif, et le voilà qui nous apparaît. Sa souffrance est inscrite en nous à cet instant, maintenant.

Si la souffrance est présente dans chacune des cellules de notre corps, les graines de compréhension profonde et de bonheur véritable héritées de nos ancêtres le sont également. Elle sont là, à notre disposition. La lampe de la pleine conscience est en nous, et nous pouvons décider de l’allumer à tout moment. Notre respiration, nos pas, notre sourire paisible en sont l’huile. Notre pratique consiste donc à allumer cette lampe pour que brille sa lumière et que se dissipent les ténèbres.

Dès l’instant où nous prenons conscience de l’existence de cet enfant blessé, et cessons de l’ignorer davantage, notre compassion pour lui peut grandir, et c’est alors que nous commençons à générer l’énergie, les pratiques de la marche, de l’assise et de la respiration en pleine conscience sont nos fondements. Grâce à elles, nous revenons à la sagesse éveillée présente dans chacune des cellules de notre corps. Cette énergie va nous accueillir et nous soigner et, ce faisant, elle guérira notre enfant blessé.

Cet extrait vient du livre “Prendre soin de l’enfant intérieur – Faire la paix avec soi” de Thich Nhat Hanh

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